Le mouvement Art Résilience n'est pas d’ordre formel, il cherche à redéfinir la notion d’art.
Mais le beau ne réside pas dans le sujet, la forme ou la couleur mais est subjacent à l'œuvre . Parce qu'il l'englobe, qu'il émane de sa forme comme totalité et non pas de la joliesse du représenté.
Depuis le postulat que l'art est impossible à définir (Kierkegaard) et l'identification du beau avec le simple goût subjectif, l'art perd toute sa spécificité et tout le jugement de la qualité de l'œuvre devient impossible. Le beau est considéré comme obsolète et le jugement sur la qualité de l'œuvre est remplacé par toutes autres considérations comme, la nouveauté, le message, l'action, ... ces attributs pouvant faire partie de l'œuvre mais aucunement lui assurer sa spécificité. Progressivement l'œuvre même finit par disparaître.
L'œuvre d'art reposait sur la structure interne harmonieusement ordonnée, sur la durée en se rattachant au passé, sur le présent par l'ajustement à son époque, et se prolongeait dans le futur en se fondant sur ce qui en lui est immuable, le beau. Ainsi, l'œuvre acquiert la forme du vivant qui lui assigne sa spécificité et que chaque nouveau regard réactive à l'infini. Dans cette œuvre se rencontrent l'artiste et le spectateur étant ce par quoi l'homme participe et s'inscrit au monde.
La durée dans lequel l'œuvre s'inscrit est abolie, les produits artistiques devenant éphémères. Par la subjectivisation la production n'est centrée que sur l'action de l'artiste, l'intérêt de l'objet d'art ne réside que dans l'intention signifiante du projet de l'artiste. Pourtant, l'art est justement ce qui n'a aucune intentionnalité.
Le spectateur est réduit à une participation au jeu, déchiffrement du discours ou à la promenade de distraction. Le spectateur reste extérieur à l'œuvre.
Ainsi, dans les produits contemporains on assiste à la suppression de l'œuvre d'art ces produits ne reposant sur aucun fondement et ne se distinguant en rien de tout autre objet. L'iconoclasme moderne à triomphé . Etre iconoclaste c'est être contre le monde. Etre contre le monde c'est être contre la raison. C'est être contre l'homme.
Ksenia Milicevic
"L'expérience esthétique, parce qu'elle est une perception comblée et heureuse jusqu'à l'aliénation du sujet dans l'objet, nous invite à concevoir une indifférenciation originaire de
l'homme et du monde. En deçà de la corrélation, elle témoigne d'une unité première que l'art s'efforcerait à la fois de ressouder et de dire".
Mikel Dufrenne, Phénoménologie de l'expérience esthétique, PUF, Paris, 1953.
L'Art est la tendance vers la vie. Dans l'univers, tout oscille entre la "construction" et la "destruction". C'est le
rythme du monde. Les sociétés humaines balancent périodiquement à travers l'histoire entre la guerre et la paix. L'art appelle à la vie. Que le beau soit l'essence de
l'œuvre va de soi. Le beau est harmonie, apaisement, équilibre. C'est lui qui est le fondement tout naturel et objectif de l'indissoluble unité de l'œuvre.
"Il y a un lien profond entre les signes, l'événement, la vie, le vitalisme ! C'est la puissance de la vie non organique, celle qu'il peut y avoir dans une ligne de dessin, d'écriture ou de
musique. Ce sont les organismes qui meurent, pas la vie. Il n'y a pas d'œuvre qui n'indique une issue à la vie".
Gilles Deleuze, Pourparlers, Editions de Minuit, 1990, p. 196.
UK
Danemark
Belgrade, Serbie
France
France
France
France
France
Livre publié en novembre 2020
Dessins de Ksenia Milicevic sur la résilience
Logo Gérard Lartigue